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lundi 11 juillet 2011

Qu'est-ce qu'une belle vie ?

"Les plus belles vies sont celles qui se rangent au modèle commun et humain, avec ordre, mais sans miracle et sans extravagance."
 Michel Eyquem, Seigneur de Montaigne 
 

samedi 2 juillet 2011

Mãe, o que é que é o mar, Mãe?"

"Mãe, o que é que é o mar, Mãe?" Mar era longe, muito longe dali, espécie duma lagoa enorme, um mundo d´água sem fim, Mãe mesma nunca tinha avistado o mar, suspirava. "Pois, Mãe, então mar é o que a gente tem saudade?"
Guimarães Rosa

vendredi 1 juillet 2011

1322 Où l'on voit apparaitre Pierre Trencavel

Fragment de :

Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives



"L'inquisition de Toulouse depuis le carême de l'an 1307 (1308 selon le calendrier )  jusqu'au mois de septembre 1322, condamna durant cet intervalle, à diverses peines, six cent trente sept tant, Albigeois, Vaudois, béguins, juifs, relaps et apostoliques. Il est fait mention de ces derniers, pour la première fois, parmi les procédures de l'inquisition de Toulouse. Dans le sermon public qui fut fait à Pamiers, dans le mois d'août 1322, il y en eut alors plusieurs, de l'un et de l'autre sexe, de condamnés à être renfermés dans les prisons de l'inquisition de Toulouse et de Carcassonne, pour y vivre, le reste de leurs jours, au pain et à l'eau. Le commentaire de frère Pierre-Jean d'Olive sur l'Apocalypse, dont on a parlé ailleurs, et que le pape Jean XXII condamna en 1325, donna lieu aux erreurs des béguins ou béguards, qui se disaient du tiers-ordre de saint François et qui firent de grands progrès dans la province de Narbonne et dans le Toulousain suivant le témoignage de divers auteurs contemporains.
" Ces béguins, que l'on appelait aussi fratricelles, se cachaient sous un extérieur de piété :  ils s'étaient mis dans l'idée que l'Antéchrist devait venir en 1325 ; regardaient frère Pierre-Jean d'Olive comme un saint; prétendaient que sa doctrine lui avait été révélée par le Saint Esprit, et que ses écrits étaient aussi nécessaires à l'Eglise que ceux de ses plus grands docteurs après les apôtres et les évangélistes.  Ils honoraient, comme de vrais martyrs, les quatre frères mineurs qui avaient été brûlés à Marseille, et tous les autres béguins qui avaient subi la même peine dans la province. Ils avaient recueilli tout ce qu'ils avaient pu de leurs reliques qu'ils honoraient et qu'ils conservaient précieusement Enfin, ils respectaient comme de saints personnages tous les spirituels de l'ordre de saint François qui étaient fugitifs, et avec lesquels ils étaient unis de sentiment. L'un de ceux qui furent jugés à Pamiers en 1322, déposa, dans son interrogatoire, que Pierre Trencavel de Béziers, béguin du tiers-ordre,  était celui qui avait le plus à cœur les intérêts des béguins ses confrères, et qu'il avait recueilli une somme considérable, dans le dessein de passer dans la Grèce et à Jérusalem, afin d'éviter, avec les autres, les guerres qui dans peu devaient détruire le royaume de France avec l'Eglise charnelle c'est-à-dire la cour romaine, etc. 
" Il y eut un grand nombre de béguins des deux sexes qui furent livrés au bras séculier par les évêques, conjointement avec les inquisiteurs, tant dans la province de Narbonne, qu'au-delà du Rhône et dans le Toulousain Ces exécutions se firent en 1319 et les années suivantes, à Narbonne, Capestang, Lodève, Lunel, Béziers, Pézenas. Ceux qui furent brûlés vifs dans cette dernière ville, vomirent plusieurs injures et imprécations contre l évêque et l'inquisiteur. Dans les autres endroits, plusieurs se jetèrent d'eux-mêmes dans les flammes, se persuadant qu'ils allaient au martyre. L'archevêque de Narbonne et l'inquisiteur frère Jean de Beaune (Belna) voulant juger, en 1321, à Narbonne, un béguin ou bizot (peut-être bigot), qui était détenu dans les prisons de l'inquisition, assemblèrent les supérieurs et les professeurs des maisons religieuses et plusieurs docteurs de la ville pour prendre leur avis. On se récria beaucoup sur ce que  ce béguin avait soutenu dans son interrogatoire, comme les autres de sa secte, que Jésus-Christ, comme les apôtres, n'avaient eu la propriété de rien en particulier, ni en commun. Bérenger Talon, lecteur du couvent des frères mineurs de Narbonne, prétendit que la proposition était catholique. L'inquisiteur lui ordonna de se rétracter mais le lecteur en appela au pape qui le fit arrêter."